Auteur : Ariane D.
Date de parution : mai 2015
Genres et thèmes : Histoire, humour, Voyage dans le temps, François Ier, Complot, Mode …
Edition : Hugo Roman
Prix : 17, 95€
Blog de l’auteur : Histoire très personnelle
Alors voilà, je n’aurais jamais pensé faire ça, mais j’ai bien envie de parler de l’auteur avant de vous parler du livre. Libre à vous de sauter cette partie, bien entendu ! Je tiens avant tout à préciser que je ne connais pas Ariane, ce qui est bien dommage car elle semble être une jeune femme en or ! Déjà, si j’ai pris la peine de vous mettre le lien vers son blog, c’est qu’elle fait un travail du tonnerre, rien que pour cette découverte là, je suis heureuse d’avoir ouvert Pétage de Plombs chez François Ier. Ariane, sur son blog, se promène de siècle en siècle, faisant découvrir l’histoire à sa façon aux lecteurs. C’est ludique, innovant, bref, j’adore cette approche.
Si je m’attarde sur l’auteur, c’est parce qu’à la fin du livre, Ariane adresse un mot à François, lui avouant qu’il l’avait sauvé, sorti de sa dépression. Et le roman se termine sur ce mot, si bête, qu’il m’a pourtant donné envie de pleurer : « PS : Au fait François, je ne t’ai pas dit … merci ! « . J’ai senti dans cette ultime page combien je la comprenais. Combien moi aussi, durant mon enfance et même aujourd’hui, j’ai eu et j’ai encore l’impression de ne pas être ce qu’on attend de moi. Comme elle, j’ai compris qu’on vit pour nous, seulement pour nous et que ça ne sert à rien d’essayer d’être ce qu’on est pas. Quand on a compris ça, alors on peut enfin aller de l’avant. Comme le dit la devise dans le roman : « Perire fortasse, semper vincere » autrement dit « Mourir, peut-être. Vaincre, toujours ».
Mais parlons à présent du roman !
Synopsis : Avril 1523, Paris
– Ne restez point céans plantée comme vache à l’étable et rentrez prestement ! Je suis brutalement happée vers la porte.
– Ah, ben… bonjour la courtoisie ! dis-je, en chancelant sur mes talons de 15 et m’accrochant à mon sac Chanel.
– Il s’agit moins de courtoisie que de jaseries. Je ne donne pas longtemps avant que l’on clabaude à oreille étourdie que la comtesse de La Roche reçoit des ribaudes en son logis.
Voilà, voilà… Moi, c’est Ariane, je ne suis pas une ribaude, je suis une fashonista ! Mais allez expliquer ça à des gens du XVIe siècle. Ainsi donc commence mon aventure à la Renaissance… Si j’avais su qu’ensuite j’allais assister au bûcher d’un hérétique, atterrir au cimetière des Innocents et me faire attaquer par des vérolés sans dents alors que je tentais bravement de secourir une pauvre recluse emmurée vivante… Si j’avais su cela, dis-je, je serais restée peinard en 2015 !
Mais alors j’aurais manqué les soirées arrosées d’or et de pinard à la cour de France, je n’aurais pas vécu ces moments d’extase avec mon bel hipster, François Ier… qui m’ont certes value les foudres de sa connasse de mère, Louise de Savoie. Et surtout, je n’aurais pas été prise dans ce tourbillon d’intrigues avec un des plus grands traitres de l’Histoire…
Déjà, avant de m’exprimer sur le fond, je voudrais m’attarder sur la forme. Vous le verrez dans la suite de la chronique, un travail génial a été fait pour introduire dans le roman des photographies, aussi drôles les unes que les autres. Pauline Darley et Maxime Stange ont pris des images superbes, aidés par l’Association Renaissance Amboise (où les photos ont été prises). Le roman contient également un arbre généalogique de la maison des Valois-Angoulême ainsi que de petites biographies au début, tout à fait délicieuses ! Par exemple, Ariane explique que le job de François Ier est : la chasse, faire la guerre et l’amour alors que celui de Louise de Savoie (sa mère) est : régente du royaume en l’absence du roi (et fouteuse de merde à mi-temps). Cela donne le ton avant même de commencer l’histoire !
Parlons-en enfin, de l’histoire ! Bon, je dois admettre que malgré le ton du résumé, je ne m’attendais pas à ça. C’est une lecture conseillée par une amie qui m’a simplement dit « c’est une fille qui voyage au temps de François Ier ». Comme nous sommes toutes les deux étudiantes en histoire, ce genre de trucs, ça nous intéresse. C’est d’ailleurs ce qui nous avait attiré dans la trilogie des Gemmes (Rouge Rubis, Bleu Saphir, Vert Émeraude) ou encore, pour ma part, dans la saga Le Chardon et le Tartan (alias Outlander). Autant dire que les voyages dans le temps ne sont pas, mais alors pas du tout, les mêmes.
Passé ma surprise, je me suis prise au jeu. J’ai regretté qu’on ne s’attarde pas sur ce gêne si particulier qui lui permet, à elle et à d’autres membres de la famille, de voyager dans le temps. Malgré cette petite gêne, liée à un soucis de crédibilité (j’aime que les choses soient bien expliquées, même si elles ne sont pas rationnelles), je me suis dit que ça servait à rien de me prendre la tête et autant apprécier la lecture.
Et c’est ce que j’ai fait. Heureusement ! J’ai lu que certains avaient trouvé Ariane vulgaire (parce que oui, c’est un self-insert, l’auteur est donc le personnage principal) mais moi, elle m’a fait rire.
« Je fais ma plus belle duck face et hop, un selfie au XVIe siècle ! Je vois déjà le statut facebook qui va faire halluciner mes six cents friends virtuels. Soudain, je pousse un cri de mulot, je viens de trouver THE statut aux trois millions de likes : faire un selfie avec la comtesse, sa canne et son gros serre-tête ! » – Chapitre 1, Mes Parisiens Aïeux.
» – Avec ces romans lascivieux, vous n’aurez guère virginité entière ! – Oh, pas besoin d’Amadis et de sa Gaule pour ça … – Vous dites ? – Non, rien … »
Ariane, malgré ces efforts, détonne tellement avec le décor. Pour preuve, l’image et la citation ci-contre :
Elle n’est clairement pas préparée, malgré son envie de voir le beau François, à affronter la Cour de France et les vipères qui s’y cachent, même si, je dois l’admettre, elle s’en tire souvent avec ingéniosité … Et si ce n’est pas possible et qu’elle a vraiment honte, et bien, elle ne se laisse pas abattre !
La Cour de France, là, tout n’est qu’or à foison, désordre, tumultes et fornications. Traduction : bling-bling, sexe, drogue et rock’n’roll !
L’intrigue est vraiment prenante, il n’y a pas de temps mort et j’ai – sincèrement – eu l’impression d’être là-bas, avec elle (à galérer à cheval, à m’essayer au vieux français, à la danse …). L’auteur a fait un formidable travail de recherche, si bien que le lecteur apprend des choses sans même s’en rendre compte. Le vieux français utilisé dans le roman donne un côté réel à tout ça !
Par ailleurs, les descriptions notamment de Paris, sont très bien faites. Le rythme et le style sont agréables et les personnages attachants et plus profond que je ne le pensais en commençant ce roman.
Alors bien sûr, je ne dirais pas que ce livre a bouleversé ma vie – comme certains ont pu le faire – mais il m’a fait passé de bons moments, où j’ai ris toute seule comme une idiote dans mon appartement. Et quelque part, en dessous de ces couches d’humour, j’ai trouvé un message d’espoir et de combativité. Alors, pour ça, je voudrais dire merci, à mon tour.
Je vous quitte sur une dernière citation du roman, qui se situe après une escapade de folie pour Ariane et sa « soeur » du passé, Henriette. Escapade qui n’est pas au goût de Mamie Jarsande, qui craint pour la vertu des deux demoiselles.
« Heureusement, l’examen gynéco a conclu que « tout est perdu fors l’honneur », la virginité étant restée intacte. Quant à moi, encore plus alarmée par le frottis que par le fouet, je me suis aussitôt renseignée sur les conséquences d’un « tout est perdu et l’honneur avec ». – Chapitre 7